L’apnée du sommeil chez l’enfant : pourquoi est-il important d’en parler ?

Les enfants aussi peuvent faire des apnées du sommeil, le saviez-vous ?

Les troubles respiratoires de l’enfant sont un problème dont on entend régulièrement parler (asthme, allergies). Cependant, les troubles respiratoires de l’enfant durant son sommeil sont plus méconnus et sous-estimés. Difficile en effet de dépister un problème la nuit ! Le sommeil est pourtant un paramètre de santé majeur à surveiller. A l’occasion de la Journée Nationale du Sommeil, vendredi 16 mars, nous avons souhaité informer et sensibiliser sur les apnées du sommeil chez l’enfant : quels sont les signes qui doivent alerter ? Quelles sont les conséquences chez l’enfant ? Quel médecin consulter ?

Interview du Dr Annick Andrieux, pneumo-pédiatre à Bordeaux

Les enfants aussi sont concernés ?
Dr AA : Oui, les enfants aussi. Ils peuvent avoir une obstruction partielle (hypopnée) ou totale (apnée) de leurs voies aériennes supérieures (nez, gorge) pendant le sommeil. Les plus à risque sont les enfants qui sont nés prématurément, qui présentent un asthme, une rhinite allergique, des infections ORL à répétition, qui ont un reflux-gastro-oesophagien important, et/ou dont un des parents au moins fait de l’apnée du sommeil.

Quelles sont les tranches d’âges concernées ?
Toutes les tranches d’âges, à partir de quelques mois de vie à 18 ans, sont concernées. Mais le plus souvent entre 2 et 8 ans, puis à l’adolescence, entre 12 et 16 ans.

Quels sont les signes qui doivent alerter ?
Pendant une apnée, l’enfant « s’arrête de respirer » quelques secondes. Mais l’enfant peut présenter un
trouble obstructif dans son sommeil sans forcément faire d’apnée. De plus, il n’est pas habituel d’aller vérifier le sommeil de son enfant une fois que celui-ci est couché.

Pendant que l’enfant dort, les signes qui doivent alerter les parents sont des ronflements audibles, dont l’intensité peut varier, une respiration bouche ouverte, une transpiration excessive, un sommeil agité, des éveils nocturnes fréquents.

Quels sont les effets de l’apnée du sommeil chez l’enfant ? Sont-ils les mêmes que chez l’adulte ?
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil entraîne une altération de la qualité du sommeil, avec pour conséquences les plus fréquentes, un état hypertonique en journée (à la différence de l’état de somnolence retrouvé chez les adultes), des troubles du comportement (enfant « difficile », colérique, qui change d’humeur ou pleure facilement), et des difficultés d’attention et de mémorisation à l’école. On retrouve, plus rarement, des complications cardiovasculaires (hypertension artérielle) et métaboliques (mauvaise prise de poids chez les plus jeunes).

Quel médecin consulter ?
Chez l’enfant, la prise en charge doit être multidisciplinaire, et pourra associer, en fonction des besoins particuliers de chaque enfant :

Un traitement médical ou chirurgical ORL : retrait des végétations et/ou des amygdales pour faciliter le passage de l’air lors de la respiration.

Une prise en charge chez l’orthodontiste : le fait de respirer par la bouche peut entrainer un trouble de croissance de la mâchoire de l’enfant.

Un bilan et de la rééducation en kinésithérapie linguale. En effet, souvent, la langue reste en position trop basse et « prend de mauvaises habitudes » quand on respire par la bouche. Cela a pour conséquence de gêner le passage de l’air lors de la respiration. La kinésithérapie linguale est néanmoins une pratique nouvelle que peu de kinésithérapeutes pratiquent encore, mais de plus en plus de professionnels se forment actuellement à cette technique (plus d’infos ici).

La machine à PPC ne sera utilisée qu’en cas de persistance des symptômes malgré une prise en charge optimale.

Quelle est l’importance des mesures d’hygiène de vie dans la prévention et le traitement de l’apnée du sommeil de l’enfant ?
Afin de faciliter le passage de l’air lorsque l’enfant dort, bien lui laver le nez avant de dormir peut être une bonne mesure de prévention. En cas de problème respiratoire tels qu’une rhinite allergique ou encore un asthme, une prise en charge adaptée est essentielle pour améliorer la qualité du sommeil de l’enfant. La lutte contre le surpoids est également importante (activités physiques régulières, alimentation équilibrée), car l’obésité aggrave les symptômes chez l’enfant et complique par là-même sa prise en charge.

Les symptômes peuvent-ils réapparaitre au cours de la croissance de l’enfant ?
Oui, il existe des risques de récidive chez certains enfants, notamment en cas d’allergies respiratoires (causées par les acariens, pollens), d’asthme associé, ou si l’intervention chirurgicale ORL a été faite après l’âge de 7 ans. Tous les enfants ayant présenté un syndrome d’apnée du sommeil doivent être suivis régulièrement, notamment ceux dont les symptômes étaient les plus importants au moment de leur diagnostic.

Avez-vous un message à faire passer ? Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil chez l’enfant est la forme avancée de la maladie. Ne pas attendre qu’un enfant ronfleur fasse des apnées et qu’il ait des difficultés à l’école pour le prendre en charge. Il est important de surveiller le sommeil de son enfant, et de se rappeler que «ronfler, ce n’est pas normal» !

POUR EN SAVOIR PLUS

L’apnée du sommeil de l’enfant

Lire des témoignages

Des outils ludiques et pédagogiques pour en parler, quel que soit l’âge

Sensibiliser avec le livre : Un Sommeil de Marmotte

L’apnée du sommeil de l’enfant : la brochure d’information

 

2 thoughts on “L’apnée du sommeil chez l’enfant : pourquoi est-il important d’en parler ?”

  1. Je me suis rendue compte que ma fille de 5 ans faisait des apnees en novembre quand nous sommes parties en vacances et que j’ai dormi avec elle pendant 5 jours. Mais finallement, avec le recul je l’avais soupconne il y a plus longtemps… pour moi l’apnee pour les enfants ca n’existait pas… j’ai pris rdv chez le pediatre, qui m’a recommande un orl. Rdv 3 mois plus tard (j’ai eu la chance d’un desistement sinon c’etait 7 mois plus tard). Elle a tous les symptomes: cephalees frequentes voire migraines, hypertonique ne tiend pas èn place, difficultede concentration remarquee par l’instituteur, coleres et pleurs, ne veut plus se lever, commence a ne plus vouloir sortir alors que c’est une enfant qui adore jouer dehors, transpiration excessive, enuresie, cernes tout le temps, ne prend plus de pas meme si pour l’instant encore dans la courbe…
    Pas de grosses amygdales. Il faut faire une polysoomnographie. J’ai donc rdv dans …. 1 mois et demi puis resultats encore 1 mois apres…. l’annee scolaire sera pratoquement terminee, l’entree en cp tres proche. Pas du tout rassuree par cette visite chez l’orl et je me sens pas ecoutee devant les qymptomes qui sont pour moi… important… mais je suis la maman, je suppose qu’on s’i quiete trop rapidement et exvesqivement pour son tout petit….

  2. Bonjour,

    Je viens de lire cette article qui es très intéressant.
    Pour ma part mon fils a fais sa première année de maternelle et le maître de mon fils m’a convoquée pour me dire que mon fils serait susceptible d’avoir un TDAH …ensuite j’ai vu la psychologue de l’école . Alors pour ma part je ne connaissais rien de tout cela donc je me suis renseigner et fais les démarches pour voir par apport à cela. Ensuite nous l’avons changer d’école car le maître était tout le temps sûr mon fils a le mettre au coin où le disputer car il taper beaucoup des mains et il était très actif. En le mettant dans une autre école je me refais convoqué par la directrice qui était sa maîtresse avec la même psychologue qui me dit bien que mon enfant a un TDAH …. J’ai perdu malheureusement 3ans ou au final il fait de l’apnée du sommeil et vue que sa na pas était pris à temps c’est carrément du sévère. Ils se sont permis de mettre mon fils dans une case s’en chercher plus loin …
    Maintenant il doit mettre une machine toute la nuit se qui es très compliqué car il ne l’accepte pas et je ne sais plus comment faire.

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